09 novembre 2013

Scions du jambon

Jadis - en fait  il y a encore 50 ans dans certaines régions de France - on ne pouvait vivre sans entraide à la campagne car de nombreux travaux des champs tels que la moisson ou la fenaison auraient été irréalisables. On allait ainsi tout l'été en fonction de la maturité des blés et de la pousse de l'herbe des prés donner le coup de main à celui qui moissonnait ou fanait, à charge de revanche, bien évidemment. Pétrole et mécanisation ont transformé les paysans en conducteurs de machines et les ont de facto exempté de cette solidarité imposée.
J'ai repensé à cela ce matin quand, dans les premiers frimas de l'automne nous n'étions pas moins de 5 personnes, 2 familles et 3 générations confondues de 7 à 77 ans, pour faire leur affaire aux quelques stères de bois que j'avais achetés pour l'hiver. Chacun à son poste : l'un pour décharger le bois en vrac de la remorque, le deuxième pour le scier, un suivant pour remplir la brouette emmenée par un équipier qui déposait telle une offrande aux pieds du dernier larron  les bûches pour les empiler.
Ce qui aurait pu être considéré par d'aucuns comme une corvée est devenu une tâche vite expédiée et un moment de convivialité célébré plus tard par un verre de l'amitié. A charge de revanche, bien évidemment.

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